Stockage d’énergie : quelles solutions pour demain ?

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Cet article examine les solutions disponibles et émergentes en matière de stockage d’énergie, en mettant en lumière des innovations comme les batteries au sodium, qui présentent des avantages environnementaux pertinents. Il s’intéresse aux aspects techniques, environnementaux et politiques entourant ces innovations.

Technologies actuelles et futures

La transformation progressive vers une société à faible émission de carbone dépend notamment de la capacité à stocker l’électricité issue des panneaux solaires et des éoliennes, dont la production varie fortement selon les conditions climatiques. Plusieurs technologies se sont imposées comme références ou comme pistes prometteuses pour faire face à ces enjeux.

Batteries lithium-ion : efficacité et limites identifiées

Les batteries lithium-ion occupent actuellement une place importante dans le domaine du stockage d’énergie, principalement en raison de leur densité énergétique, de leur bon rendement et de leur adaptabilité à des domaines variés comme la mobilité électrique, ainsi que le stockage résidentiel et industriel. Leur rendement global correct, les nombreux cycles de recharge qu’elles peuvent assurer et leur compatibilité avec les technologies existantes leur ont permis de s’ancrer dans le développement des systèmes de gestion d’énergie domestique.

Cela dit, plusieurs points posent débat : leur fabrication repose sur des matériaux comme le lithium et le cobalt, dont l’approvisionnement reste complexe, avec des impacts environnementaux non négligeables. En outre, leur valorisation en fin de vie reste technologique et énergétiquement contraignante, ce qui soulève des interrogations sur leur faisabilité à long terme.

Hydrogène : perspectives et freins actuels

Le stockage d’hydrogène est considéré comme une option pertinente, notamment pour les besoins de stockage à plus longue durée ou à grande échelle. Obtenu via électrolyse d’électricité renouvelable, il peut ensuite être recombiné dans des piles à combustible afin de produire de l’électricité ou alimenter des véhicules électriques.

Parmi ses aspects favorables : aucune émission directe, une capacité de stockage relativement élevée et la mention d’une certaine flexibilité quant à son insertion dans les systèmes existants. Toutefois, ce type de stockage nécessite encore des améliorations quant à la consommation d’énergie liée à sa production, et le rendement global reste relativement modeste. De plus, le transport et le stockage posent encore un grand nombre de questions techniques et opérationnelles.

Supercondensateurs : performances ciblées

Les supercondensateurs présentent des capacités utiles : ils peuvent stocker et libérer rapidement de l’énergie, ce qui peut être utile pour gérer les pics de demande ou lisser les variations de production renouvelable. Leur durée de fonctionnement est longue, et ils sont peu sujets aux risques courants des systèmes de batteries standard.

Leur principale limite est leur faible capacité énergétique, ce qui limite leur usage à certaines applications précises comme la fourniture ponctuelle de puissance plutôt qu’un stockage de longue durée.

Batteries sodium-ion : une alternative en cours d’émergence

Les batteries sodium-ion bénéficient d’un certain intérêt en raison de la disponibilité abondante du sodium, peu coûteux et plus facilement accessible que les ressources utilisées pour les batteries traditionnelles. Cette nouvelle technologie ouvre des perspectives pour une fabrication plus locale et moins dépendante de matériaux complexes.

Les développements récents autour de matériaux tels que le carbone dur ou certains composés organiques ont permis aux batteries sodium-ion d’atteindre des performances proches de batteries lithium-ion, avec des densités énergétiques atteignant 200 Wh/kg. Leur fonctionnement reste stable dans des conditions froides (jusqu’à -40 °C), et leur nombre de cycles de charge-décharge est élevé (jusqu’à 20 000 cycles avec une intensité maintenue à 70 %), ce qui permet d’en envisager une utilisation dans des secteurs tels que le stockage stationnaire ou la mobilité légère.

En Chine, une production à grande échelle est envisagée dès 2025, avec une orientation vers les petits véhicules électriques ou les scooters, et une priorité accordée au stockage domestique ou semi-industriel. D’ici 2035, le coût de ces batteries pourrait devenir inférieur à celui de certains types de batteries lithium, ce qui pourrait influencer considérablement les dynamiques mondiales.

Défis techniques et environnementaux

Le fait de privilégier une technologie de stockage ne peut pas être décidé uniquement à partir de ses performances techniques. Les considérations environnementales et la possibilité de revalorisation des composants en fin d’usage sont dorénavant intégrées dans les démarches d’évaluation, autant par les institutions que par les utilisateurs désireux de réduire leurs incidences environnementales.

  • Gestion des batteries lithium-ion : Leur recyclage reste difficile du fait de la diversité des éléments qui les composent et des frais énergétiques nécessaires à leur traitement. De nombreuses initiatives cherchent à structurer des méthodes de collecte, à développer des mécanismes de traitement rationalisés et à améliorer la conception des batteries pour répondre à ces problématiques.
  • Production d’hydrogène : Pour que son usage puisse s’imposer dans le paysage énergétique, il semble nécessaire d’optimiser les rendements de la chaîne de production, à commencer par l’exploitation d’électricité renouvelable via électrolyse, dans une logique énergétique plus efficiente.

Cadre politique et industriel

L’évolution des technologies de stockage d’énergie dépend largement des choix politiques et économiques à l’échelle nationale et internationale. Les réglementations, programmes de subvention, stratégies industrielles ou encore politiques d’import-export influencent le rythme d’adoption ou de transition vers de nouveaux modèles de stockage.

De nombreux États investissent désormais dans l’innovation et la recherche appliquée au stockage, dans une logique de sécurité énergétique. Le rôle des politiques publiques s’étend de la définition des normes à la création d’infrastructures, en passant par des mesures incitatives destinées à faire émerger de nouveaux acteurs. Des alliances industrielles se forment pour mutualiser les compétences et accélérer les cycles d’innovation.

Du côté des consommateurs et entreprises, une attente se dessine autour de solutions plus accessibles, utilisables à petite échelle (pour les logements particuliers ou les PME) tout autant que pour les grands réseaux d’alimentation électrique. Cela suppose une lisibilité renforcée concernant les avantages, coûts et limites de chaque solution.

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Perspectives d’avenir

Les innovations dans le secteur du stockage énergétique devraient continuer à évoluer rapidement au cours des prochaines années. L’objectif pour les technologies émergentes ne réside pas uniquement dans la performance technique, mais aussi dans leur adaptabilité, leur impact environnemental, leur coût global d’usage et leur acceptabilité sociale.

Parmi les options jugées intéressantes pour demain figurent des batteries hybrides, l’emploi de matériaux moins contraignants, ou encore le développement de systèmes de stockage thermique ou mécanique qui pourraient compléter les solutions électrochimiques traditionnelles.

Le développement combiné de ces approches offre une possibilité de diversification des solutions. Avec un soutien équilibré de la recherche et une régulation adaptée, il devient envisageable d’élaborer des écosystèmes énergétiques plus flexibles, durables et accessibles économiquement. Cela suppose également une vigilance constante face aux effets rebond et externalités qui pourraient se manifester.

La transformation du secteur énergétique repose en grande partie sur notre capacité à innover dans le domaine du stockage de l’énergie. Des technologies éprouvées comme les batteries lithium-ion restent aujourd’hui incontournables, mais des alternatives telles que les batteries sodium-ion ou encore l’hydrogène poursuivent leur phase de maturation. À moyen terme, leur place pourrait évoluer selon les progrès techniques, les coûts, l’empreinte écologique laissée et la compatibilité avec les infrastructures actuelles.

Un équilibre dynamique entre innovation, régulation, soutiens publics et intérêts industriels pourrait permettre d’avancer vers des réseaux électriques plus adaptés aux besoins environnementaux et sociaux du siècle en cours. Chaque solution devra néanmoins faire l’objet d’évaluations précises sur toute sa durée d’usage, incluant sa fabrication, son exploitation et sa gestion de fin de vie.

Sources de l’article

  • https://www.france-renouvelables.fr/guide-stockage-energie/stockage-energie-systemes-promettent-avenir/
  • https://www.tf1info.fr/environnement-ecologie/eolien-et-solaire-peut-on-stocker-les-energies-dependantes-de-la-meteo-2334577.html
  • https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd/stockage-electrique-une-pile-d-idees-2481696
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