Quelle est la principale source d’énergie en France ?

Nous entendons souvent parler de transition énergétique, d’énergies renouvelables, de sortie du nucléaire ou encore de mix énergétique, mais qu’en est-il exactement ? Nous pressons des boutons pour allumer ou éteindre la lumière, la musique, nos radiateurs et nos appareils ménagers, mais d’où vient l’énergie que nous consommons ? Cela fait déjà plusieurs années que la France, comme d’autres pays de l’Union Européenne, s’efforce de diminuer sa consommation d’énergie fossile au profit d’énergies renouvelables. Mais de quelle façon cela se concrétise-t-il ? Nous vous proposons de faire le point dans cet article, pour connaître, au final, la principale source d’énergie en France.

L’énergie primaire et finale

L’énergie existe à l’état brut, mais pour pouvoir l’utiliser nous devons lui faire subir quelques transformations, qui diffèrent d’une ressource à l’autre. On transforme donc de l’énergie primaire en énergie secondaire, ou finale.

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L’énergie primaire

L’énergie primaire désigne les ressources naturelles dont l’exploitation est destinée à produire l’énergie finale. On distingue trois types d’énergie primaire :

  • Les énergies fossiles telles que le pétrole, le gaz naturel et le charbon ;
  • L’énergie nucléaire et donc l’uranium ;
  • Les énergies renouvelables, soit l’énergie hydraulique, l’énergie éolienne et solaire, ainsi que la biomasse et la géothermie.

Ces ressources sont ensuite transformées pour pouvoir être utilisées à des fins énergétiques, aptes à couvrir nos besoins en chaleur, en froid, en électricité et en carburant.

L’énergie finale

Le pétrole, une fois raffiné, devient du carburant, tandis que l’uranium transformé devient de l’électricité, que nous pouvons consommer. L’énergie finale est donc de l’énergie qui a été fabriquée à partir des ressources constituées par l’énergie primaire. Au même titre, l’eau, le soleil et le vent sont des énergies primaires que nous transformons en électricité.

Qu’est-ce que le mix énergétique ?

Depuis la révolution industrielle, l’exploitation des énergies fossiles a explosé, et avec elle l’émergence de deux constats :

  • L’épuisement des ressources brutes en énergie fossile ;
  • Le réchauffement climatique dû à la pollution engendrée par les énergies fossiles.

La conclusion logique à ces constats est que nous devons explorer d’autres sources d’énergie primaire. Le mix énergétique poursuit cette mission, avec pour objectif de diminuer la part des énergies fossiles dans le bouquet énergétique français, au profit d’énergies renouvelables, donc intarissables, et moins polluantes.

Application du mix énergétique

Pour définir les orientations de notre production d’énergie et tenter de tracer sereinement notre futur énergétique, l’ADEME a réalisé une étude qui porte sur le mix électrique français et qui se projette jusqu’en 2060. L’agence de la transition écologique avait déjà procédé à une étude sur la possibilité de parvenir à un mix électrique 100 % renouvelable en 2050. En attendant cette échéance, la mutation de la production énergétique française se déroule selon un calendrier établi. Le mix énergétique français intègre progressivement une part de plus en plus importante d’énergies renouvelables dans sa production d’électricité. Proportionnellement, cette augmentation diminue la part d’énergie d’origine nucléaire.

Composition du mix énergétique français

Le Ministère de la Transition écologique, par le biais du SDES, le Service de la donnée et des études statistiques, publie annuellement les données relatives à la répartition de notre mix énergétique. Le RTE, gestionnaire de notre Réseau de Transport d’Électricité, procède également à une analyse régulière de notre consommation énergétique. Même si l’énergie nucléaire demeure l’énergie la plus utilisée pour le moment, les chiffres de 2018 démontrent une nette progression des énergies renouvelables :

  • 71,7 % de notre consommation électrique était d’origine nucléaire ;
  • 14 % provenaient des énergies fossiles, charbon, fuel et gaz ;
  • 12,4 % étaient d’origine hydraulique, soit une hausse de plus 25 % par rapport à 2017 ;
  • 5,1 % concernaient l’énergie éolienne, avec une augmentation de 15,3 % ;
  • 1,9 % de notre énergie consommée était solaire, et même si ce chiffre est mince, il a connu une augmentation de 11,3 % en 2018 ;
  • 1,8 % de bioénergie signe le début d’une nouvelle progression dans l’utilisation des énergies renouvelables.

Le mix énergétique : quels sont les objectifs ? 

Concernant la transition énergétique, l’Accord de Paris sur le climat prévoit d’ambitieux objectifs et un gros effort national. Parmi ces objectifs figurent la diversification du mix énergétique et la diminution de l’énergie nucléaire.

Diversification du mix énergétique

La France compte poursuivre ses efforts dans la variété des énergies utilisées, et elle ambitionne de :

  • Doubler la capacité des installations de production d’énergies renouvelables électriques d’ici 2028 par rapport à 2017 ;
  • Passer à 60 % de la chaleur produite au moyen d’énergie renouvelable en 2028, contre 40 % en 2017 ;
  • Renforcer le soutien de l’État de la filière biogaz et de la filière hydrogène ;
  • Accroître les capacités de l’éolien en mer.

Diminution de l’énergie nucléaire

En augmentant sa part d’énergies renouvelables, la France pourra se permettre de diminuer sa production de nucléaire. À ce titre, deux réacteurs nucléaires ont été fermés en 2020 à Fessenheim. La France envisage d’en fermer 2 à 4 de plus d’ici 2028, et prévoit d’en fermer 14 au total, d’ici 2035. Ces mesures auraient pour effet de ramener la part du nucléaire à 50 % du mix énergétique, contre les 71,7 % actuels.

Diminution de l’énergie fossile

De la même façon, l’utilisation des énergies fossiles doit drastiquement diminuer. Premièrement parce que le pétrole, le charbon et le gaz sont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre, mais également parce que ces ressources s’épuisent et que la pénurie arrivera fatalement. La France s’est donc engagée à fermer définitivement ses quatre dernières centrales au charbon pour fin 2022. Elle prévoit également la fin du chauffage au charbon d’ici 2025, chez les particuliers et dans les systèmes collectifs. Enfin, hormis le secteur de la sidérurgie, l’industrie ne devra plus utiliser de charbon d’ici 2030. Alors oui, notre principale source d’énergie actuellement est le nucléaire. Même si elle a l’avantage de ne pas émettre de CO², cette énergie présente de gros inconvénients. Outre le fait de ne pas être renouvelable, elle génère des déchets nucléaires dont nous ne savons que faire. Il est donc indispensable, dans un effort collectif, de diminuer notre consommation énergétique et de se tourner vers de nouvelles pratiques, moins polluantes.

Auteur : Joshua B.